BLOG de l'assocation "Treillières au Fil du Temps"

Ce blog relate au fil de son actualité, les activités de notre association créée en 2007 à TREILLIERES, commune en pays Haut-Breton située en Loire-Atlantique - FRANCE ainsi que des pages de l'Histoire des habitants et du territoire. Bonne visite !

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19 mai 2013

Jean Bourgeon honoré par l’Académie Littéraire de Bretagne et des Pays-de-la-Loire !

 

Depuis 1964, le Conseil général est partenaire de l’Académie Littéraire de Bretagne et des Pays de la Loire. Chaque année, ladite académie décerne trois Prix de Loire-Atlantique. Ainsi le mardi 21 mai 2013, Georges Drano recevra le Prix Yves Cosson de Poésie pour l’ensemble de son œuvre, Jean-Luc Nativelle se verra décerner le Prix Fiction pour Le promeneur de la presqu’île (éd. Le petit véhicule) et Jean Bourgeon, le prix documentaire, pour Treillières, un village au Pays nantais, de 1800 à 1945 (éd. Coiffard, mars 2012).

« Treillières au fil du temps » adresse à Jean – animateur fidèle de notre association - toutes ses félicitations. D’autant que c’est avec un certain honneur que nous avons modestement participé à la réalisation de ce beau projet et au succès de l’ouvrage.

Jean Bourgeon s’était fait connaître par un premier livre aujourd’hui épuisé - La vie est dans le pré : Treillières, des origines à la Révolution - éd. ACL (1986). L’ouvrage a été salué aux Etats-Unis comme une des meilleures contributions à l’analyse de la société française à la veille de 1789 ! C’est Jean Amyot d’Inville, ancien directeur du Centre de Communication de l’Ouest (CCO) et vice-chancelier de l’Académie, qui présentera Jean Bourgeon lors de la remise officielle du prix. Ces deux Nantais cultivent en commun - et pour des raisons différentes - un attachement, voire une passion, pour la commune de Treillières. Lire ci-dessous leurs témoignages croisés.

Loïc Bonnet, président de Treillières au fil du temps.

Jean Amyot : « une somme de travail extraordinaire ! »

« Cette année la concurrence était grande pour le Prix de Loire-Atlantique documentaire. Le livre de Jean Bourgeon - Treillières, un village au Pays nantais (1800-1945) - s’est imposé à l’unanimité et au premier tour face à une trentaine d’ouvrages ! J’en suis ravi, car je suis très attaché à la commune de Treillières. J’y possède une résidence depuis près de 40 ans. Jean Bourgeon, historien et écrivain, nous a comblés avec de nombreux écrits consacrés à l’histoire de Nantes, mais ce qu’il a fait sur Treillières représente une somme de travail extraordinaire. Je pense que c’est unique en Loire-Atlantique à l’échelle d’une commune de cette taille… Pourquoi une telle passion pour cette commune située au nord de Nantes ? Jean évoque une grand-mère. On peut remercier l’aïeule, car jamais aucune collectivité n’a été aussi bien étudiée, analysée, décortiquée et présentée. Et aimée… Tel un historien curieux, il sait faire partager son envie de découvrir. C’est aussi un conteur, un journaliste des temps modernes… »

Comme l’écrit Alain Croix dans sa préface : « le public réel de ce livre est national ». On y découvre, preuves à l’appui, l’influence considérable des curés de paroisse… dont l’un s’appelle Chénard et un autre Eraud ! À côté des curés, les maires sont alors peu de chose ! D’ailleurs, jusqu’en 1911, les magistrats municipaux ne disposent même pas de local. C’est à l’auberge que se réunit le conseil municipal… Et les instituteurs publics donc ! Hommage à Emilie Thoret, jeune femme de 28 ans, qui enseigne à 78 élèves dans 45 m2 jusqu’à en perdre la santé… Au fond la vie à Treillières est tout à fait typique. À ceci près que 36 000 autres communes ne touchent pas Nantes ! On aime manifester son indépendance - et cela continuera puisque Treillières ne fait pas partie de Nantes-Métropole - mais on n’est pas mécontent de profiter de sa proximité, notamment pour le commerce de quelques produits… Où en sera Treillières qui atteint désormais 8 000 habitants ? Dans dix ans, aura-t-on récupéré le tracé de l’ancienne ligne de chemin de fer pour se rendre à cinq kilomètres plus au nord, soit pour exploiter un ensemble écologique unique au monde, soit pour prendre l’avion pour Los-Angeles ? On compte sur Jean Bourgeon pour conter la suite de l’histoire. Avec un grand H. »

Jean Bourgeon : « l’histoire d’une commune sans histoires »

« Je n’habite pas à Treillières, je n’y suis pas né, je n’y possède rien. J’évoque parfois ma grand-mère maternelle, que je n’ai pas connue, et qui était née à Treillières. Mes parents s’y sont mariés… En fait je voulais écrire l’Histoire d’une commune sans histoires. Défi ou paresse ? Cela m’en a coûté des années de recherches et près de 900 pages en deux tomes ! La première est parue en 1986 et la seconde partie a été publiée en 2012. Je voulais écrire l’Histoire d’une commune sans histoires pour ne pas me laisser distraire par l’événement qui peut détourner le regard de l’essentiel : la vie quotidienne d’une communauté villageoise et les ressorts profonds de sa personnalité. À la porte de Nantes, Treillières a l’avantage d’être une communauté villageoise en retrait de la ville, un autre univers, un monde en soi. Ici, on se garde de l’aventure. Tout porte à la retenue, à la discrétion, au repli. Rien n’échappe au sentiment de réserve : une petite église, de modestes bâtiments publics, des villages aux maisons basses cachés dans le bocage. Même le plus important château de la commune se blottit au fond d’un val ; les autres ne sont tout au plus que des manoirs. »

« Historien, j’ai tenté de reconstituer le passé à travers des documents d’archives (archives privées, municipales, diocésaines, départementales). J’ai essayé de rendre leur réalité aux faits, leur mobilité, leur souplesse vivante à des personnes disparues, figées dans les documents administratifs. Le risque d’erreur est toujours là. Quoiqu’on fasse on reconstruit toujours le monument à sa manière ; mais je n’ai utilisé que des pierres authentiques. L’histoire locale n’est pas une histoire mineure si l’historien respecte la rigueur, les règles du métier. L’histoire locale est au cœur de l’Histoire. L’histoire générale a besoin d’enracinement local et il n’y a pas d’histoire locale sans mise en perspective permanente avec l’histoire générale. Le trait permanent le plus frappant à Treillières depuis la Révolution c’est la tendance au repli. Aujourd’hui encore cet îlot de sérénité aux portes de la ville, mais où la ville s’est projetée, est tenté de cultiver l’orgueilleux sentiment d’être seul au monde loin de la métropole et des avions (!). L’âme d’un territoire change moins vite que sa forme. »

Tout un symbole. Livre en main et en compagnie de Jean Amyot d’Inville, vice-chancelier de l’Académie, Jean Bourgeon pose devant la Sellerie : ce modeste bâtiment treilliérain que l’historien a largement contribué à restaurer avec les bénévoles de l’association Treillières au fil du temps. Car Jean ne se contente pas d’écrire, il sait aussi « mettre la main à la pâte et mouiller sa chemise » pour que survive notre patrimoine commun !Tout un symbole. Livre en main et en compagnie de Jean Amyot d’Inville, vice-chancelier de l’Académie, Jean Bourgeon pose devant la Sellerie : ce modeste bâtiment treilliérain que l’historien a largement contribué à restaurer avec les bénévoles de l’association Treillières au fil du temps. Car Jean ne se contente pas d’écrire, il sait aussi « mettre la main à la pâte et mouiller sa chemise » pour que survive notre patrimoine commun !

1 commentaire:

  1. Patrice Maillard Président Ass Historique du Pays de Cambon20/5/13

    Toutes mes félicitations à mon ex-professeur d'"histoire qui reçoit là une récompense plus que méritée. J'espère qu'il fera remarquer à l'Académie que les références historiques de Treillières sont bien Bretonnes et point "ligériennes" !!

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